Sites naturels d'exception

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Une histoire qui commence au temps des dinosaures

Les montagnes du Parc sont constituées de roches sédimentaires – essentiellement des calcaires – qui se sont formées il y a près de 150 millions d’années, à l’époque des dinosaures pendant le Jurassique. Les Alpes n’existaient pas encore et une mer nommée Téthys se trouvait à l’emplacement actuel de la chaîne alpine. C’est au fond de cette mer que des sédiments marins se sont accumulés sur des centaines de mètres d’épaisseur pour former les roches visibles aujourd’hui. Une gigantesque collision de deux plaques tectoniques a ensuite complètement bouleversé la physionomie de la région. En conséquence de cette collision débutée après la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d’années, le fond de la mer Téthys s’est surélevé, plissé et fracturé pour former une chaîne de montagnes.


Des processus dynamiques et un paysage qui évolue

Les reliefs alpins ont, depuis leur formation, été exposés à différents éléments naturels comme les glaciers, les cours d’eau, la pluie, les avalanches, le gel ou le vent, qui ont chacun contribué à donner aux montagnes leur forme actuelle par le jeu de l’érosion, du transport et du dépôt de matériaux. Dans le Parc, de nombreux sites naturels d’exception ont été créés par l’action simultanée de plusieurs processus. Le lac Lioson doit par exemple son existence au passage d’un glacier aujourd’hui disparu qui, sous l’effet du poids énorme de la glace, a creusé une dépression qui s’est ensuite remplie d’eau. Dans le cirque de la Pierreuse ou dans la forêt du Lapé, des pans entiers de montagnes se sont écroulés après avoir été fragilisés par les cycles de gel et de dégel. Dans la zone alluviale du Ramaclé, c’est le cours libre et changeant de la Sarine qui crée un paysage enchanteur. La diversité des reliefs engendrés par ces processus est très favorable à la biodiversité, les différentes espèces ayant la possibilité de trouver des conditions idéales.


Des sites spectaculaires et parfois mystérieux

Les gorges de la Jogne et du Chauderon ainsi que les cascades du Dâ, de la Tâna et de Ramaclé sont des sites spectaculaires liés à la présence de roches particulièrement résistantes que les cours d’eau ont beaucoup de peine à éroder. Deux types de paysages rares font la spécificité de la Gruyère et du Pays-d’Enhaut : les marais et les formes karstiques (grottes, lapiés, etc.). Les marais sont liés à la présence d’un sous-sol imperméable qui retient l’eau en surface. Les paysages marécageux de la région du Col des Mosses constituent ainsi la plus grande étendue alpine de marais en Suisse romande. Quant aux formes karstiques, comme les lapiés de la Pierre du Moëllé, c’est l’inverse : elles dépendent de la présence de roches perméables dans lesquelles l’eau peut creuser son chemin et former des galeries souterraines, dont la grande majorité reste encore inexplorées aujourd'hui !